L’ASSURANCE SIGNE UN ACCORD QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL (QVT)
- Votre équipe CFDT
- 21 mai 2017
- 3 min de lecture
Voici un accord sur la qualité de vie au travail mis en place dans le secteur de l'assurance à la fin 2016 qui nous permet de prendre du recul et de porter un regard élargi sur les processus qui bouleversent notre relation au travail.
L'acculturation
Dans les années 1930, les anthropologues américains et en particulier Herskovits proposèrent une définition, devenue classique : « l’acculturation comprend les phénomènes qui résultent du contact continu et direct des groupes d’individus ayant différentes cultures, ainsi que les changements dans les cultures originales des deux groupes ou de l’un d’entre eux ».
C'est un changement de paradigme, une mutation profonde, qui nous impacte et que nous devons prendre en compte avec le passage d'une culture bureaucratique à une culture digitale.
Lorsque l'on parle de bureaucratie, c'est en référence à un appareil administratif hiérarchisé encadré par des règles juridiques avec ses pendants liés au contrôle et à la mesure sur les salariés et sur le fonctionnement de l'entreprise, dont nous connaissons les dérives, reporting à tous les niveaux (journalier, hebdomadaire, mensuel, semestriel, annuel), tableaux de bords, rapports, comptes-rendus, montages de dossiers, de formulaires, réunionite, avalanches d’e-mails...
Digital vient du latin digitus qui veut dire doigt, vous cliquez sur vos outils avec les doigts. Les anglais emploient digit pour chiffre, parce que l'on compte sur ses doigts.
L'enjeu dans la culture digitale est de se servir de son cerveau et non d'être réduit à juste cliquer sur un clavier avec ses doigts.
Quand Anaxagore dit au Vème siècle avant JC que : « L'Homme pense avec sa main », il voulait dire que c'est parce qu'il a une main qui lui permet de mettre en pratique sa pensée et en est le prolongement, comme cela est le cas des outils et du numérique qui est un outil encore plus performant.
Lorsque l'on parle de culture digitale, cela recouvre en vrac autant le télétravail, que le e-learning, les POC (Proof of concept), le Réseau Social d'Entreprise, les groupes collaboratifs, l'Innov'action, les groupes d'expression, les groupes de pairs, l'alliance de travail, etc.
Cela bouleverse radicalement notre relation au travail et notre posture.
La culture digitale dans laquelle nous entrons est une révolution culturelle. Soit on la maîtrise, soit on la subit. C'est pour cela qu'il est indispensable de négocier des accords de qualité de vie au travail qui abordent les nombreux aspects de ce sujet. Telle est l'ambition de la CFDT.
Un accord Qualité de vie au travail (QVT) a été conclu dans la branche assurance en décembre 2016 entre la FFA (Fédération française de l’assurance) et quatre organisations syndicales, la CFDT, la CGC, la CFTC et l’UNSA.
Cet accord du secteur de l'assurance met l’accent sur l’importance de la prise en compte de l’expression des salariés, de l’innovation et de l’expérimentation. Pour la CFDT, le droit d’expression vise à développer la possibilité des salariés à agir, la reconnaissance de leur savoir-faire et leur capacité à partager leurs expériences pour améliorer l’organisation du travail et la performance de l’entreprise. Avec la volonté d’utiliser un langage commun sur le sujet, l’accord contient un glossaire dans lequel les notions liées à la QVT sont définies et les bonnes pratiques précisées.
Le texte acte aussi que les entreprises travailleront à la co-construction d’indicateurs pour mesurer les effets de leur politique QVT. Il prévoit dans ce cadre la désignation d’un référent Qualité de vie au travail au sein des entreprises, la réalisation d’un guide des bonnes pratiques et l’organisation d’un événement QVT en 2017 afin de communiquer autour des expériences.
Pour la CFDT, cet accord répond aux attentes de l’organisation puisque la majorité de ses propositions a été retenue. La délégation fédérale CFDT Banques et Assurances (composée de Daniel Kayat Secrétaire général adjoint, Yolande Solé, Secrétaire nationale et Fabienne Phocas, Secrétaire fédérale) a joué un rôle déterminant d’analyses et de propositions, dans un contexte intersyndical constructif avec les autres organisations syndicales signataires.
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